Quelques succès
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Le synchroniseur de fichiers Unison
Unison est un outil de synchronisation de fichiers populaire, qui fonctionne sous Windows et sous la plupart des variantes d'Unix. Il permet de stocker deux répliques d'une collection de fichiers et de répertoires sur deux machines différentes, ou bien sur deux disques différents d'une même machine, et de les mettre à jour en propageant les changements de chacune des répliques vers l'autre. À la différence d'un simple outil de sauvegarde ou de maintien d'une image miroir, Unison est capable de gérer la situation où les deux répliques ont été modifiées : les changements qui n'entrent pas en conflit sont propagés automatiquement, tandis que les changements incompatibles sont détectés et signalés. Unison est également résistant aux échecs : il prend soin de laisser les deux répliques, ainsi que ses propres structures privées, dans un état cohérent à tout instant, même en cas d'arrêt abrupt ou de panne de communication.
Benjamin C. Pierce (University of Pennsylvania), chef du projet Unison : « Je pense qu'Unison est un succès très clair pour OCaml – en particulier, grâce à l'extrême portabilité et l'excellente conception générale du compilateur et de l'environnement d'exécution. Le typage statique fort d'OCaml, ainsi que son puissant système de modules, nous ont aidés à organiser un logiciel complexe et de grande taille avec un haut degré d'encapsulation. Ceci nous a permis de préserver un haut niveau de robustesse, au cours de plusieurs années de travail, et avec la participation de nombreux programmeurs. En fait, Unison présente la caractéristique, peut-être unique parmi les projets de grande taille écrits en OCaml, d'avoir été traduit de Java vers OCaml à mi-chemin au cours de son développement. L'adoption d'OCaml a été comme une bouffée d'air pur. »
Le client pair-à-pair MLdonkey
MLdonkey est un client pair-à-pair multi-plateformes et multi-réseaux. Il a été le premier client « open source » à permettre l'accès au réseau eDonkey. Aujourd'hui, MLdonkey autorise également l'accès à plusieurs autres réseaux importants, parmi lesquels Overnet, Bittorrent, Gnutella, Gnutella2, Fasttrack, Soulseek, Direct-Connect et Opennap. Il permet d'effectuer une recherche en parallèle sur plusieurs réseaux, et échange des fichiers avec de multiples pairs en parallèle.
Un des développeurs de MLdonkey : « Début 2002, nous avons décidé d'utiliser OCaml pour programmer une application réseau dans le monde émergent des systèmes pair-à-pair. Le résultat de notre travail, MLdonkey, a surpassé nos espérances : MLdonkey est aujourd'hui le client de partage de fichiers pair-à-pair le plus populaire, d'après freshmeat.net, avec environ dix mille utilisateurs quotidiens. De plus, MLdonkey est le seul client capable de se connecter à plusieurs réseaux pair-à-pair pour télécharger et échanger des fichiers. Il fonctionne en tant que démon, c'est-à-dire en tâche de fond et sans surveillance humaine, et peut être contrôlé à l'aide d'une interface au choix parmi trois : GTK, web et telnet. »
Le Langage de Modélisation Financière de LexiFi
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Développé par la société LexiFi, le Langage de Modélisation Financière (MLFi) est le premier langage formel capable de décrire les produits d'investissement, de crédit et de marché de capitaux les plus sophistiqués. MLFi est implanté comme une extension d'OCaml.
Les utilisateurs de MLFi retirent deux importants bénéfices de l'approche par programmation fonctionnelle. D'abord, le formalisme déclaratif des langages de programmation fonctionnels est adapté à la spécification de structures de données et d'algorithmes complexes. Ensuite, ces langages offrent de nombreuses facilités pour la manipulation des listes. Or, les listes jouent un rôle central en finance, où elles sont utilisées de façon intensive pour définir des agendas d'événements de contrats et de paiements.
De plus, MLFi est doté de capacités d'intégration cruciales, héritées d'OCaml et des outils et librairies qui l'accompagnent, Cela permet aux utilisateurs, par exemple, d'interopérer avec des programmes C et Java, de manipuler des schémas et documents XML, et de s'interfacer avec des bases de données SQL.
Des modèles de données et modèles objets visant à encapsuler les définitions et le comportement des instruments financiers ont été développés par l'industrie bancaire depuis deux décennies, mais font face à des limitations inhérentes qu'OCaml a aidé à surpasser.
L'approche de LexiFi pour la modélisation de contrats financiers complexes a reçu une récompense académique en 2000, et l'implantation de MLFi a été nommée « Produit Logiciel de l'Année 2001 » par le magazine Risk, la principale publication dans le domaine des échanges financiers et de la gestion des risques. Les solutions basées sur MLFi gagnent en reconnaissance à travers l'Europe et contribuent à répandre l'utilisation d'OCaml dans l'industrie des services financiers.
Le système de communication distribuée Ensemble
Ohad Rodeh (IBM Haifa), un des développeurs d'Ensemble : « Ensemble est un système de communication de groupe écrit en OCaml, développé à Cornell et à Hebrew University. À l'auteur d'applications, Ensemble fournit une librairie de protocoles que l'on peut utiliser pour construire rapidement des applications distribuées complexes. Pour un chercheur en systèmes distribués, Ensemble est une boîte à outils hautement modulaire et reconfigurable : les protocoles de haut niveau fournis aux applications sont en réalité des piles de minuscules « couches » de protocoles, dont chacune peut être modifiée ou reconstruite à des fins d'expérimentation. OCaml a été choisi initialement pour que le code puisse être vérifié par un prouveur de théorèmes semi-automatique. Ce code a ensuite fait ses preuves sur le terrain, et nous avons continué à développer en OCaml. Le système de types fort, les types de données algébriques, la récupération automatique de la mémoire et l'environnement d'exécution sont les principales raisons de notre intérêt pour OCaml. »
L'assistant de preuve Coq
Jean-Christophe Filliâtre (CNRS), un des développeurs de Coq : « L'outil Coq est un système de manipulation de preuves mathématiques formelles ; une preuve réalisée avec Coq est mécaniquement vérifiée par la machine. Outre ses applications en mathématiques, l'outil Coq permet également de certifier la correction de programmes informatiques. »
« L'intérêt de OCaml du point de vue de Coq est multiple. D'une part, le langage OCaml est parfaitement adapté aux manipulations symboliques, qui sont prépondérantes dans un assistant de preuve. D'autre part, le système de types de OCaml, et notamment sa notion de type abstrait, permet une réelle encapsulation de la partie critique du code de Coq, garantissant ainsi la cohérence logique de l'ensemble du système. Enfin, le typage fort de OCaml assure de fait une grande qualité au code de Coq (tel que l'absence d'erreurs à l'exécution du type « segmentation fault »), ce qui est indispensable à un outil dont le but premier est justement la rigueur. »
L'analyseur statique ASTRÉE
David Monniaux (CNRS), membre du projet ASTRÉE : « ASTRÉE est un analyseur statique basé sur l'interprétation abstraite et qui vise à établir l'absence d'erreurs d'exécution dans des logiciels critiques écrits dans un sous-ensemble du langage C. »
« Une analyse automatique et exacte visant à vérifier des propriétés telles que l'absence d'erreurs d'exécution est impossible en général, pour des raisons mathématiques. L'analyse statique par interprétation abstraite contourne cette impossibilité, et permet de prouver des propriétés de programmes, en sur-estimant l'ensemble des comportements possibles d'un programme. Il est possible de concevoir des approximations pessimistes qui, en pratique, permettent d'établir la propriété souhaitée pour une large gamme de logiciels. »
« À ce jour, ASTRÉE a prouvé l'absence d'erreurs d'exécution dans le logiciel de contrôle primaire de la famille Airbus A340. Cela serait impossible par de simples tests, car le test ne considère qu'un sous-ensemble limité des cas, tandis que l'interprétation abstraite considère un sur-ensemble de tous les comportements possibles du système. »
« ASTRÉE est écrit en OCaml et mesure environ 44000 lignes (plus des librairies externes). Nous avions besoin d'un langage doté d'une bonne performance (en termes de vitesse et d'occupation mémoire) sur un matériel raisonnable, favorisant l'emploi de structures de données avancées, et garantissant la sûreté mémoire. OCaml permet également d'organiser le code source de façon modulaire, claire et compacte, et facilite la gestion de structures de données récursives comme les arbres de syntaxe abstraite. »
SLAM
Le projet SLAM a débuté à Microsoft Research début 2000. Son but était de vérifier automatiquement qu'un programme C utilise correctement l'interface d'une bibliothèque extérieure. Pour répondre à cette question, SLAM utilise de manière novatrice des idées provenant de la vérification symbolique de modèles, de l'analyse statique de programmes et de la démonstration automatique. Le moteur d'analyse SLAM est au coeur d'un nouvel outil appelé SDV (Vérification Statique de Drivers) qui analyse systématiquement le code source des drivers (pilotes de périphériques) Windows et vérifie leur conformité vis-à-vis d'un ensemble de règles qui caractérisent les interactions correctes entre un driver et le noyau du système d'exploitation Windows.
Dans le rapport technique MSR-TR-2004-08, T.Ball, B.Cook, V.Levin and S.K.Rajamani, les auteurs de SLAM, écrivent: “The Right Tools for the Job: We developed SLAM using Inria's OCaml functional programming language. The expressiveness of this language and robustness of its implementation provided a great productivity boost.”
FFTW
FFTW est une librairie C très rapide permettant d'effectuer des Transformées de Fourier Discrètes (DFT). Elle emploie un puissant optimiseur symbolique écrit en OCaml qui, étant donné un entier N, produit du code C hautement optimisé pour effectuer des DFTs de taille N. FFTW a reçu en 1999 le prix Wilkinson pour les logiciels de calcul numérique.
Des mesures effectuées sur diverses plate-formes montrent que les performances de FFTW sont typiquement supérieures à celles des autres logiciels de DFT disponibles publiquement, et peuvent même concurrencer le code optimisé proposé par certains fabriquants de processeurs. À la différence de ce code propriétaire, cependant, les performances de FFTW sont portables : un même programme donnera de bons résultats sur la plupart des architectures sans modification. D'où le nom « FFTW, » qui signifie « Fastest Fourier Transform in the West. »